DE FRANCE

Le vent de l’histoire remonte dans mes veines,

Napoléon, Victor Hugo; Sainte-Hélène.

L’avenir se construit un présent au passé;

Édith Piaf, Charles de Gaulle. Vichy, Guernesey.

Un coq hurle mais, ici comme partout, la France meurt,

Par manque d’amour, manque d’indulgence. Lâchetés. Peurs.

Ses enfants sont ailleurs; tout en restant ici,

Pour écouter les bruits de Bruxelles. À Paris.

Les canons se sont tus. Avec eux, la fierté,

D’avenirs virtuels crève notre société.

Des campagnes en jachère, les vieux partent un à un;

Sans gloire. Et pour l’honneur, d’autres sont morts à Verdun!

Et si, Le Locle pouvait être le cul de l’Europe,

D’aucun prirent trop souvent, La Suisse, pour une salope,

Vous penseriez en Deutsch Mark, Berlin serait le cœur,

Étalon le Franc Suisse, au Dollar ferait peur.

Votre pays vous réclame, levez-vous, maudissez,

Enfants, quittez les villes, trop malsaines, trop peuplées.

Allez construire ailleurs à boire et à manger,

Où trônent les ronciers, labourez, faites pousser.

Le savoir théorique est brut pour s’exercer,

La terre sera gagnée par qui veut la dompter;

Aujourd’hui, le pouvoir doit être repris de force,

Celui seul de l’argent s’essouffle et s’enfonce.

Nous devons de l’audace. Moins de fécondité,

Sur la rampe où nous sommes, l’avenir est bouché.

Nous ne sommes plus nous-mêmes, au pluriel d’êtres égaux,

L’ordre nous tend ses grains; sommes-nous des moineaux?

Le Creux (France), le 12 juillet 2003

Michel Max Baillod - 2416 La Brévine Suisse